Le regard se figea, en état de choc, fasciné par cet univers qui s’ouvrait face à moi. Une force inconnue et attractive, à laquelle je ne pouvais me soustraire, s’empara de tous mes sens. Je me laissais lentement entraîner dans ce carré où l’obscurité brillait de feux à peine perceptibles. Dans ce paysage la matière faisait corps avec mon propre corps. Je sentais les aspérités du sable, d’une terre différente où la douceur se disputait à des courants chauds et bienfaisants. Je voyageais dans ce tableau puis dans un autre, dans un no man’s land brumeux où les aubes étaient incandescentes et les crépuscules merveilleux. Les cieux auréolés de teintes brunâtres reflétaient des siennes pâles, des halos argentés moiraient ce monde apaisé. Le mystère s’épaississait mais l’âme respirait quelque chose d’indéfinissable comme ce « moi » intérieur que nul n’arrive à atteindre.